Que se passe-t-il en ce moment avec la présidente de Corée ? cours de rattrapage sur Park Geun-hye
Oui, oui, je sais, vous venez sur Dose asiatique pour vous divertir, pas pour entendre parler de géopolitique. Mais l'affaire en question est bien trop importante, et aura un retentissement certain sur l'industrie de l'entertainment coréenne, donc autant en parler... surtout que tout le monde semble perdu quant à ce qui se passe en Corée du Sud en ce moment.
Qu'est ce qui se passe avec la présidente de Corée ?
En fait, rien en ce qui la concerne elle personnellement, l'affaire touche en réalité sa femme de confiance, Choi Soon-sil. Celle-ci aurait extorqué plus de 70 millions de dollars à des corporations coréennes, et la présidente l'aurait couverte.
Toute l'affaire a en réalité explosé lorsqu'il a été dévoilé que Choi Soon-sil, la femme de confiance, a fait rentrer sa fille à une prestigieuse université coréenne... grâce à des pots de vins. Et l'éducation, chez les coréens, on rigole pas avec.
Mais pour quiconque connaissant un tant soit peu l'histoire de la Corée (et son passé avec la dictature), la corruption n'a rien d'étonnant ou d'extraordinaire pour les Coréens. Alors pourquoi cette affaire déclenche-t-elle tant d'émoi ? Pourquoi cette affaire a-t-elle rejailli sur la Présidente ? Que se passe-t-il concrètement ?
Très franchement, je ne saurais mieux l'expliquer, donc je vais me contenter de traduire l'article qu'a écrit Ask a Korean à ce sujet, très exhaustif. Donc asseyez-vous confortablement, amenez de quoi manger, et bonne lecture.
Oh, et préparez-vous, l'histoire est digne du meilleur des thrillers.
Le Rasputin
Le scandale de corruption de Park Geun-hye tourne autour d'une question centrale : pourquoi la présidente risque-t-elle son administration pour Choi Soon-sil ? En effet, un des "points forts" de Park lors de la campagne présidentielle était qu'elle était peu encline à être corrompue puisqu'elle n'a pas de famille. Ses parents (l'ex dictateur Park Chun-hee et sa femme Yuk Yeong-su) sont morts, et elle a été séparée de sa soeur et de son frère. Cet argument avait un minimum de crédibilité puisque toutes les histoires de corruption des anciens présidents impliquaient leur famille d'une façon ou d'une autre (Kim Young-sam et Kim Dae-jung et leurs fils, Roh Moo-hyun and Lee Myung-bak et leurs frères).
Mais l'absence de famille n'a pas empêché Park Geun-hye d'être corrompue puisqu'elle a apparemment du remettre de l'argent à Choi Soon-sil. Mais pourquoi Park Geun-hye, la présidente, s'est-elle préocuupée de Choi Soon-sil, un sombre inconnu ? Pour répondre à cette question, nous devons revenir à l'histoire moderne de la Corée, à la relation entre Park et Choi.
Park Geun-hye a rencontré Choi Soon-sil à travers le père de Choi, Choi Tae-min. Celui-ci, né en 1912, était le leader d'un culte pseudo-chrétien. Il a commencé sa vie d'adulte en tant que policier et soldat, et il travailla à un certain moment dans un petit journal et à une usine de savon. Dans les années 70, Choi était complètement engagé dans la cause pour laquelle il serait connu : être le leader d'un culte, proclamant pouvoir guérir les gens. Choi se considérait comme un pasteur, mais il n'avait jamais assisté à un séminaire.
Choi Tae-min a rencontré Park Geun-hye pour la première fois en 1975, quand Park avait 23 ans. Park Geun-hye venait de perdre sa mère, qui avait été assassinée par un espion nord-coréen. (L'espion visait le père de Park, le dictateur Park Chung-hee, mais l'a manqué et a touché sa femme à la place). Peu après l'assassinat, Choi senior a envoyé plusieurs lettres à Park Geun-hye, affirmant que l'âme de la mère de Park l'avait visité, et que Park pouvait communiquer avec sa mère à travers lui. Park invita Choi Tae-min à la résidence présidentielle, et Choi senior lui dit que sa mère n'était pas réellement morte, mais qu'elle s'était simplement éloignée pour laisser la place à Park Geun-hye. Ce fut le début de la relation profane entre Park Geun-hye et la famille Choi, qui incluait la fille de Choi Tae-min, Soon-sil.
Lorsque Choi senior gagna la confiance de Park Geun-hye, il approfondit leur amitié pour amasser une fortune. Choi créa un certain nombre de fondations, avec à leur tête, officiellement, Park Geun-hye, et propagea son influence. Cette corruption devient si sévère que le dictateur Park Chung-hee convoqua Choi Tae-min pour l'interroger personnellement. Depuis cet interrogatoire, Park Geun-hye défendra sauvagement Choi, qui représentait son guide spirituel et son lien avec sa défunte mère. Dans un article Wikileaks de 2007, quand Park Geun-hye se présenta pour la première fois aux élections présidentielles, l'ambassadeur américain en Corée remarqua : "Les rumeurs se sont répandues, selon lesquelles le pasteur aurait eu un contrôle total sur le corps et l'âme de Park durant les années où elle se développait, et ses enfants auraient accumulé des richesses énormes grâce à cela."
Les temps heureux de Choi Tae-min s'achevèrent le 26 octobre 1979, lorsque Park Geun-hye perdit son père lors d'un nouvel assassinat (et justement, la chute de Park Geun-hye elle-même commença le même mois). L'assassin Kim Jae-gyu, alors à la tête du Koren Central Intelligence Agency affirma que l'une des raisons pour lesquelles il a assassiné son patron était la relation toxique entre Choi Tae-min et Park Geun-hye. Bien que Park Chung-hee avait conscience de ce que faisait Choi Tae-min, l'ex président l'avait laissé faire, pour sa fille. Kim croyait qu'il s'agissait d'un signe prouvant que Park Chung-hee devenait sénile.
Pendant la décennie qui suivit, Park Geun-hye et Choi Tae-min furent exclu de la scène politique. L'assassinat de Park Chung-hee laissa place à un nouveau cycle de dictature, cette fois-ci sous Chun Doo-hwan, puis finalement à la démocratisation en 1987. Pendant ce temps, Park gérait plusieurs fondations caritatives, qui n'étaient en réalité rien d'autre que des caisses noires privées pour l'argent que Choi lui avait extorqué durant le règne de son père. Park Geun-hye devint tellement dépendante vis-à-vis de Choi Tae-min qu'elle se sépara du reste de sa famille, sa soeur Park Geun-ryeong et son frère Park Ji-man. En 1990, les frère et soeur allèrent jusqu'à demander auprès du président de l'époque Roh Tae-woo que leur soeur soit "sauvée" du contrôle de Choi Tae-min.
Choi Tae-min mourut en 1994, et la confiance de Park Geun-hye se déplaça vers la fille de Choi, Soon-sil. Park entra en politique en 1997, gagnant sa première élection en tant que membre de l'Assemblée en 1998. Elle se révéla être une femme politique compétente, gagnant le surnom de "reine des élections". Elle perdit les primaires présidentielles face à Lee Myung-bak en 2007, mais revint avec force et remporta finalement les présidentielles en 2012. Bien que la relation de Park avec la famille Choi devint brièvement un problème pendant ses deux campagnes présidentielles, elle nia et qualifia le tout de rumeurs sans fondements, affirmant que ni Choi Tae-min ni Choi Soon-sil n'étaient impliqués dans ses travaux en politique.
Il s'avéra que Choi Soon-sil contrôlait Park Geun-hye autant que son père auparavant. Profitant de l'influence présidentielle, Choi extorqua des dizaines de millions de dollars des plus grandes corporations coréennes. Lorsqu'ils trouvaient une petite entreprise profitable, la bande de Choi la volait systématiquement, menaçant le propriétaire de l'entreprise de la destitution de ladite entreprise ou de nuisances personnelles. Plus avant, Choi contrôlait en effet le pouvoir présidentiel. Chaque jour, Choi recevait des piles de notes d'orientation politique de la résidence présidentielle, dont elle discuterait avec son cercle intime (un illustre groupe qui incluait le gigolo de Choi (non, vraiment), et un directeur de MV kpop (je suis sérieux)). Choi recevait des informations ultra confidentielles détaillant les réunions secrètes entre les autorités militaires de la Corée du Sud et de la Corée du Nord. Choi recevait en avance les propositions de budget de plus de 150 millions de dollars pour le Ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme, et les distribuait entre les projets de ses amis. Choi affirmait que la Corée du Nord sombrerait d'ici 2017 selon les esprits qui lui parlaient ; et l'administration de Park Geun-hye pourrait avoir établi sa politique étrangère en se basant sur cette affirmation.
Pendant des années, l'entourage de Park s'était plaint de la mystérieuse personne à qui la présidente envoyait ses brouillons de discours -lorsque les brouillons revenaient, les discours écrits par des professionnels étaient transformés en charabia. Nous savons à présent que l'une des activités préférées de Choi Soon-sil était de commenter les discours présidentiels. Même le fameux discours Dresden, durant lequel Park Geun-hye esquissa sa politique envers la Corée du Nord, comprenait un certain nombre d'annotations de Choi Soon-sil. Ceux qui avaient trop fouillé dans la relation entre Park et Choi furent renvoyés et remplacés par des proches de Choi, à un point tel que l'entraîneur personnel de Choi devint une aide pour la présidente. Non, vraiment. J'aurais aimé être en train de plaisanter.
Le résultat des courses :
Il est très pertinent que toute cette affaire commence à être dévoilée à cause du traitement préférentiel qu'a reçu la fille de Choi lors de son admission à l'université. S'il y a bien une chose pour laquelle les Coréens se soucient plus que leur vie, c'est bien leur diplôme (et celui de leurs enfants). Alors que la colère grondait contre Choi et sa fille, celles-ci se sont réfugiées en Allemagne où elles possèdent un centre équestre.
La grande percée s'est produite le 24 octobre, lorsqu'une chaine cablée, JTBC, a découvert une tablette Galaxy appartenant à Choi Soon-sil oubliée à son bureau. La tablette était une boite de Pandore : elle contenait les discours de la présidente avec les annotations de Choi, les notes des réunions, des informations sur les rendez-vous avec l'entourage de la présidente, des messages entre eux, l'emploi du temps des vacances de la présidente, des jets de design pour des timbres commémoratifs avec la présidente, et beaucoup, beaucoup plus. Cette découverte de la tablette était digne des "Criminels les plus bêtes" : elle avait simplement était oubliée dans le bureau de Choi sans mot de passe, et les fichiers étaient disponibles et à la portée de chacun. Et quand bien-même Choi Soon-sil aurait nié que la tablette lui appartenait, celle-ci contenait un de ses selfies.
Le lendemain, la présidente tenta d'endiguer la marée en faisant des excuses officielles, dans lesquelles elle dit que Choi était quelqu'un qui "l'avait aidée durant son passé difficile". Bien que Park avoua que Choi avait relu ses discours, elle dit que Choi n'avait fait que transmettre ses impressions personnelles, et que cela s'était arrêté dès que le bureau présidentiel s'était formé. Le tsunami de révélations qui suivit montra immédiatement que la présidente mentait -un des amis de Choi dit que Choi recevait encore des discours présidentiels jusque plus tôt dans l'année. Le taux d'appréciation de la présidente dégringola à 17%, avec plus de 40% demandant une démission ou une mise en accusation. Même les journaux conservateurs tels Chosun Ilbo, qui avait été constamment pour Park pendant son règne, publièrent des éditoriaux demandant que le Premier Ministre et l'ensemble du conseil des ministres se retirent.
Pendant ce temps, les esprits de tous les Coréens explosèrent à l'unisson. Comme dit plus tôt, il en faut beaucoup pour que la politique choque les Coréens. Ayant survécu à une histoire démocratique moderne très tumultueuse, les Coréens sont très cyniques en ce qui concerne la politique. Mais ça. Même les Coréens les plus cyniques n'étaient pas prêts pour ça.
Au début, il y eu une once de soulagement pervers, comme si toutes les actions bizarres de Park Geun-hye prenaient sens. Pourquoi la présidente avait-elle tenu seulement trois conférences de presse durant les quatre premières années de son administration ? Pourquoi la présidente s'exprime-t-elle toujours en phrases compliquées qui n'ont aucun sens ? Pourquoi la présidente a-t-elle pris l'avion et trainé en justice un journaliste japonais qui avait affirmé qu'elle était avec le mari de Choi Soon-sil pendant que le ferry Sewol coulait en 2014, noyant 300 élèves ? Pourquoi le parti au pouvoir a-t-il aléatoirement organisé un rituel chamanique dans les halls de l'Assemblée nationale ? Ohhhh, le soulagement. Tout cela faisait sens.
Mais ce bref soulagement laissa rapidement place à un constat terrifiant : en réalité, ça ne fait pas sens du tout. Rien de tout cela ne fait sens.
Dans un cas ordinaire de corruption en politique, le politicien le fait pour lui-même. Au plus, le politicien le fait pour sa famille, ou d'autres personnes riches qui finiraient par l'aider plus tard. Évidemment, la corruption, c'est mauvais. Mais ce type de corruption égoïste intéressée est au moins prévisible. On sait tout à quoi ressemble l'égoïsme intéressé. Même si on préfèrerait que nos politiciens ne soient pas corrompus, au moins, on sait comment les politiciens corrompus se comportent.
Mais pas avec Park Geun-hye. Sa corruption n'est pas égoïste du tout. Tout au plus, sa corruption était un sacrifice de soi pour Choi Soon-sil. Parmi les nombreuses révélations, j'ai personnellement trouvé celle-ci pathétique : Park Geun-hye a donné à Choi un budget considérable pour acheter la garde-robe présidentielle, et Choi s'est emparée de la plupart du budget. Au lieu d'acheter des vêtements qui conviendrait à la présidente, Choi a habillé Park Geun-hyen de vêtements merdiques et profita du reste de l'argent. Il y a une vidéo d'un staff de Choi fumant et buvant en mangeant du poulet frit à côté du costume destiné à Park Geun-hye. À un moment, un des membres du staff empoigna le costume sans même essuyer la graisse de ses doigts, en expirant de la fumée sur les vêtements. Park Geun-hye portera ce costume lors d'une visite présidentielle avec Xi Jinping. Pour accessoire, Choi a donné à Park un sac en cuir peu cher et un clutch que son gigolo avait créé. Cela ne pouvait avoir échappé à Park. Même en imaginant la possibilité peu probable que Park Geun-hye n'avait pas remarqué l'évidente mauvaise qualité des vêtements (peu probable parce qu'elle a grandi dans le luxe), les vêtements de la présidente ont fait la Une des journaux. Pourtant, rien n'en résultat. Choi Soon-sil habillait Park Geun-hye comme une vilaine poupée, et Park, la présidente du pays, s'en foutait.
Même dans ses excuses, Park Geun-hye avait montré qu'elle était encore sous le contrôle de Choi Soon-sil. Que ferait un politicien égoïste si la corruption de l'un de ses potes était révélée ? Le politicien laisserait tomber le pote, niant haut et fort qu'il l'a connu ou qu'il a jamais interagit avec lui. Un tel déni serait lâche et malhonnête, mais au moins prévisible. Mais pas avec Park Geun-hye. Elle s'est tenue devant tout le pays et a admis que Choi Soon-sil annotait ses discours. Au lieu de rompre les ponts avec elles, Park a réaffirmé que Choi était une vieille amie qui l'avait aidée dans des moments difficiles.
Tout cela est hautement irrationnel. Des personnes rationnelles s'attendent à ce qu'un politicien corrompu vole de l'argent pour lui. Elles peuvent même s'attendre à ce qu'il vole pour sa famille. Mais personne ne s'attend à ce qu'il vole pour la fille d'une putain de psychopathe qui affirme parler avec sa mère morte. Personne, pas même le Coréen le plus cynique ne croirait qu'un président refuserait de couper les ponts avec Choi Soon-sil, une femme avec aucun talent autre que manipuler la président et l'humilier en cours de route. Les Coréens peuvent comprendre que la présidente soit corrompue, mais ils n'auraient jamais pu croire que la présidente était mentalement faible.
Dans la "Tyson zone" :
Le journaliste sportif Bill Simmons a inventé le terme de "Tyson Zone", stade dans lequel plus rien de ce que tu entends à propos d'une célébrité ne t'étonne. As-tu entends que Mike Tyson a uriné sur un officier de police ? Évidemment ! As-tu entendu que Mike Tyson essaie d'élever des licornes ? Évidemment ! Étant donné ce que tu sais sur Mike Tyson, rien que tu entendes à propos de lui ne peut te surprendre.
Avec l'affaire Choi Soon-sil, Park Geun-hye a mis tout le pays dans la Tyson Zone. Chaque rumeur insensée sur la présidente (de celles que tu vois dans un coin perdu d'Internet et dont tu rigoles) est maintenant crédible. Pendant des années, il y a eu des rumeurs selon lesquelles le nom du parti politique de Park, le Saenyri Party, est un nom de code pour un culte nommé schincheonji. Eh bien, pourquoi pas ? On sait déjà que Choi Soon-sil est celle qui a produit l'inauguration de Park, qui incluait de nombreux petits sacs de couleur connus pour être utilisés dans des rituels chamaniques. Serait-ce surprenant que Park Geun-hye ait nommé son parti d'après un culte ? As-tu entendu dire que Choi Soon-sil aurait un fils caché qui travaille à la résidence présidentielle ? Eh bien, pourquoi pas ? On sait déjà que Choi a fait de son entraineur personnel une aide présidentielle -qu'est-ce qu'un autre fils caché ?
Tout cela a l'air d'une blague, mais peut facilement prendre une tournure terrifiante. Il y a eu beaucoup de spéculation concernant les "sept heures manquantes", sept heures durant lesquelles les actions de la présidente furent totalement inconnues durant le désastre du ferry Sewol. Des rumeurs circulent à présent, affirmant que Park Geun-hye assistait à un mémorial chamanique pour Choi Tae-min, qui est mort 20 ans auparavant le jour du désastre du ferry. La version la plus délurée de la rumeur affirme que le gouvernement de Park a en réalité coulé le ferry pour offrir un sacrifice humain au défunt leader du culte. Aussi ridicules que ces rumeurs puissent être, le comportement de Park Geun-hye force les personnes les plus raisonnables à se dire... peut-être.
Même le futur est incertain. Politiquement, Park Geun-hye est finie, même s'il est peu probable qu'elle démissionne ou qu'elle soit mise en accusation. Elle ne démissionnerait pas parce qu'elle manque fondamentalement de capacité à voir la réalité autour d'elle. L'opposition ne s'embêterait pas avec la mise en accusation : ils préfèreraient laisser l'administration sombrer avec une enquête interminable jusqu'à l'élection présidentielle de l'année prochaine.
Mais souvenez-vous que nous sommes à présent dans la Tyson Zone, dans laquelle tout est possible. Choi Soon-sil est toujours en liberté, et elle peut même être en contact avec la présidente. Même un président politiquement fini a quelques options dont il dispose pour court-circuiter le processus politique, et la présidente en question ne semble pas avoir d'instinct de survie concernant Choi. Je ne veux pas écrire ce que Park Geun-hye pourrait faire, parce que la seule pensée de cela me fait frissonner. Mais je ne peux évacuer ces pensées hors de mon esprit, parce qu'elles ne sont plus ridicules. Mes pires cauchemars concernant la démocratie coréenne sont désormais une possibilité réaliste. Tel est le choc que le peuple coréen est en train de vivre en ce moment.